Présentation de l'œuvre:
installé en 1432
Dimensions : retable
fermé : 3m50X 2m23 et retable ouvert : 3m50 X 4m61Cathédrale de Saint Bavon, Gand.
huile sur toile : Van Eyck a amélioré la technique de la peinture à l'huile en ajoutant de l'essence de térébenthine permettant plus de transparence dans sa peinture.
C'est un retable polyptique : un retable
(du latin retro tabula altaris : en arrière d'autel) est une œuvre
peinte ou sculptée, située derrière l'autel de l'église. La partie extérieure
du retable avait pour coutume d'être sculptée et non peinte, mais cette
technique fut abandonnée car trop lourde pour l'ensemble de l'œuvre qui s'en
trouvait souvent endommagé). Le retable n'était ouvert que les jours de fêtes
chrétiennes, laissant apparaître la richesse de ses illustrations peintes que
ponctuellement dans l'année.
Le retable peut se composer de deux panneaux: c'est alors un diptyque, 3 panneaux:
c'est un triptyque ou plusieurs panneaux comme ici: c'est un polyptyque constitué de 24 parties peintes sur 10 panneaux de
bois de chêne. La prédelle(partie inférieure
illustrée d'un polyptyque servant de support aux panneaux et ne se composant souvent
que d'une seule longue planche) du retable, perdue au16eme siècle, représentait
l'Enfer.
Ce retable, très riche en connaissances et significations, est complexe. le polyptyque des frères Van Eyck n'est pas
didactique: il n'illustre pas un texte
comme dans les "miniatures" et les livres d'heures. Ce sont inversement les
textes qui illustrent le contenu du retable. Seule l'élite cultivée, lisant le
latin et connaissant la bible, était capable de comprendre toute la symbolique
de l'œuvre.

Technique & composition :
La peinture de la Renaissance italienne et de la Renaissance flamande
cherchent à reproduire de façon la plus exacte possible la nature et la réalité.
Alors que les italiens reproduisent la nature avec une précision scientifique
(étude de la perspective et de l'anatomie), les maîtres du Nord, notamment des
Pays-Bas, s'efforcent de reproduire la réalité par l'accumulation de détails
peints très précisément, jusqu'à ce que le tableau dans sa globalité, devienne
le miroir du monde visible. Van Eyck, grâce à sa recette de peinture à l'huile,
peut travailler longtemps sa peinture par de nombreuses couches superposées et
apporter ainsi à tous ces détails un caractère authentique.
La technique picturale utilisée dans ce polyptyque est du plus haut niveau.
La transcription des sujets est si précise dans ses moindres détails que le
spectateur souhaiterait posséder une loupe pour les admirer. (Un site internet
permet d'admirer le travail des artistes au centimètre près! Allez-y et zoomez ici).
Cette maîtrise technique rappelle
l'idée de la "peinture miraculeuse" qui ne naît pas de la main de
l'homme...Jamais la minutie des détails ne gênent la vision de l'ensemble de l'œuvre,
qui se présente à l'intérieur du retable, comme une parfaite unité de
composition : des espaces bleus, rouges et verts serties d'or.
La perspective comporte certaines maladresses car nous ne sommes qu'au début du 15eme siècle entre l'art gothique et celui de la Renaissance. La perspective est encore une conception nouvelle. Malgré cela, les effets de "trompe l'œil" dans les parties extérieures de l'œuvre sont remarquables.
La perspective comporte certaines maladresses car nous ne sommes qu'au début du 15eme siècle entre l'art gothique et celui de la Renaissance. La perspective est encore une conception nouvelle. Malgré cela, les effets de "trompe l'œil" dans les parties extérieures de l'œuvre sont remarquables.
Il est vraisemblable que l'œuvre ici présentée, a été commencée par Hubert Van
Eyck et terminée par son cadet Jan en
1432. C'est notamment ce qu'indique l'inscription sur le cadre du retable de
l'Adoration de l'Agneau, le travail le plus célèbre des frères Van Eyck: "peintre
sans égal, l'avait commencé et que c'est jan qui le mena à son terme". Hubert
Van Eyck est mort en 1426. Plusieurs années furent donc nécessaires pour
exécuter cette œuvre. Il n'est à ce jour pas possible de distinguer le travail
des deux frères.
Ce polyptyque fut exécuté à la demande de Joos Vijd (bourgmestre de Gand et protecteur de
l'église de St Jean) et de sa femme, Elisabeth Borluut, qui n'avaient pas de
descendance.
Les
peintres
Peu de traces existent de la carrière et l'œuvre des frères Van Eyck. Aucun élément sur la vie d'Hubert n'est relaté et on est allé jusqu'à douter de son existence. Des renseignements biographiques un peu plus précis se rapportent à Jan.
Peu de traces existent de la carrière et l'œuvre des frères Van Eyck. Aucun élément sur la vie d'Hubert n'est relaté et on est allé jusqu'à douter de son existence. Des renseignements biographiques un peu plus précis se rapportent à Jan.
Hubert Van
eyck ( 1366-1426)
Jan Van Eyck (1390-1441)était fonctionnaire de la cour du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Ce retable est son œuvre magistrale. Il est également le chef d'œuvre de la peinture flamande du 15ème siècle.
Jan Van Eyck (1390-1441)était fonctionnaire de la cour du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Ce retable est son œuvre magistrale. Il est également le chef d'œuvre de la peinture flamande du 15ème siècle.
Description
du polyptyque ouvert (3m50 x 4m61)
Les panneaux
inférieurs :
A l'intérieur du retable, dans le panneau central inférieur, s'étend un
paysage paradisiaque. L'agneau mystique, symbole de l'innocence, est le Christ
incarné. il est debout sur un autel, où
est inscrit : "L'Agneau de Dieu qui
a pris sur lui les péchés du monde".
Il verse son sang dans un calice, image sacrificielle du Christ. Il est entouré d'anges, les uns priant, les autres agitant des encensoirs ou portant les instruments de la Passion (couronne d'épines, clous, la colonne de la flagellation, le fouet...). Devant l'Agneau, se trouve la "source de vie", la fontaine octogonale d'où jaillit un ruisseau au lit de perles de diamants et de rubis.
Il verse son sang dans un calice, image sacrificielle du Christ. Il est entouré d'anges, les uns priant, les autres agitant des encensoirs ou portant les instruments de la Passion (couronne d'épines, clous, la colonne de la flagellation, le fouet...). Devant l'Agneau, se trouve la "source de vie", la fontaine octogonale d'où jaillit un ruisseau au lit de perles de diamants et de rubis.
Des quatre coins du tableau des groupes humains, venus de loin, à pieds
ou à cheval, s'avancent et se prosternent pour venir lui témoigner leur
gratitude. Ils sont rassemblés en 8 groupes,
qui se répartissent entre le panneau central et les panneaux latéraux .
Petite parenthèse: Dans la bible, le chiffre "8" est symbolique. Il représente un commencement et la résurrection du Christ (qui eut lieu le 8ème jour). C'est pourquoi les fond baptismaux ont une forme octogonale...
Petite parenthèse: Dans la bible, le chiffre "8" est symbolique. Il représente un commencement et la résurrection du Christ (qui eut lieu le 8ème jour). C'est pourquoi les fond baptismaux ont une forme octogonale...
Dans le
panneau central :
Au 1er plan,
de gauche à droite du panneau central, deux cortèges se font face. Le cortège
situé à gauche est composé de
personnages de l'Ancien Testament. Ce sont des hommes barbus, aux coiffes diverses
et variées, les patriarches (ceux
qui ont peuplé la Terre avec leur descendance) et des prophètes agenouillés (ceux qui annoncent ce qui va se passer) .

Le second cortège qui leur fait face, regroupe des personnages du Nouveau Testament. Agenouillés, 12 hommes habillés de robes de bure (étoffe de laine épaisse), sont les apôtres (ceux qui annoncent l'Evangile, c'est à dire, le "plan divin" qui doit sauver l'humanité; Ils sont 12, auxquels s'ajoutent le 13eme Paul de Tarse). Derrière eux est assemblé la hiérarchie de l'Église (les successeurs des apôtres) - les papes, les diacres et les évêques, portant des bijoux somptueux et des vêtements évoquant le rouge vif des martyrs.


Le second cortège qui leur fait face, regroupe des personnages du Nouveau Testament. Agenouillés, 12 hommes habillés de robes de bure (étoffe de laine épaisse), sont les apôtres (ceux qui annoncent l'Evangile, c'est à dire, le "plan divin" qui doit sauver l'humanité; Ils sont 12, auxquels s'ajoutent le 13eme Paul de Tarse). Derrière eux est assemblé la hiérarchie de l'Église (les successeurs des apôtres) - les papes, les diacres et les évêques, portant des bijoux somptueux et des vêtements évoquant le rouge vif des martyrs.

A
l'arrière-plan deux nouveaux groupes, se rencontrent comme s'ils venaient
d'apparaître des buissons environnants. Sur la gauche, les Confesseurs de la Foi (ceux qui
se sont battus pour leur Foi et qui ont été persécutés et torturés.
Contrairement aux martyrs, ils n'en sont pas morts), apparaissent en groupe compact, presque
tous parés de bleu .
De l'autre côté, les Vierges Martyrs et Saintes femmes avancent palmes à la main (les palmes étaient agitées par la foule lors de l'entrée de Jésus à Jérusalem. Commémoration de cet épisode lors du Dimanche des Rameaux).

De l'autre côté, les Vierges Martyrs et Saintes femmes avancent palmes à la main (les palmes étaient agitées par la foule lors de l'entrée de Jésus à Jérusalem. Commémoration de cet épisode lors du Dimanche des Rameaux).

Au milieu du
panneau, tandis qu'au 1er plan la fontaine symbolise la vie éternelle, à
l'arrière plan, tout en haut du panneau, à la manière d'un coucher de soleil
inversé, une colombe de lumière symbolise le Saint-Esprit.
La ligne d'horizon, assez haute, est fermée par des bosquets d'arbres, derrière lesquels apparaissent des bâtiments merveilleux pouvant représenter la Jérusalem céleste. On reconnait parmi ces bâtiments, à gauche, une ville flamande (typique avec le style architectural de ses maisons à "pignons à redents" ,ou façade dentelée) et au centre du panneau, la cathédrale d'Utrecht.
La ligne d'horizon, assez haute, est fermée par des bosquets d'arbres, derrière lesquels apparaissent des bâtiments merveilleux pouvant représenter la Jérusalem céleste. On reconnait parmi ces bâtiments, à gauche, une ville flamande (typique avec le style architectural de ses maisons à "pignons à redents" ,ou façade dentelée) et au centre du panneau, la cathédrale d'Utrecht.
Un paysage paradisiaque court à travers les cinq panneaux inférieurs, les unissant dans une composition simple. Il abrite des plantes de pays différents et des fleurs de saisons variées. Le panneau central est verdoyant, tandis que ceux des côtés sont plus arides et rocheux.
A gauche du
panneau central : Les groupes représentés sont à cheval.
Dans le panneau situé juste à gauche du panneau central (et à droite dans l'illustration ci-dessus), les cavaliers représentent
les Soldats de Christ. Les chevaliers du Christ sont ceux qui ont mis leur
épée au service du Christ, selon l'idéal chevaleresque du Moyen Age.
Au 1er plan, St Martin sur son cheval gris pommelé, en armure (il était soldat) et couronné de lauriers, tient un étendard aux armes de la ville d'Utrecht. C'est le saint patron de la ville d'Utrecht.
Le 2nd cavalier est St Georges, patron des chevaliers, qui aurait été officier dans l'armée romaine. Souvent représenté sur un cheval blanc, il est en armure, porte un bouclier et une bannière "d'argent à la croix de gueules" ("le gueule" signifie la couleur rouge). Cette bannière blanche à croix rouge, qui fut celle des croisés, est aussi celle du drapeau du royaume d'Angleterre.
Le 3ème chevalier est St Sébastien, qui fut soldat dans l'Antiquité romaine. Il tient la bannière du royaume de Jérusalem royaume chrétien créé lors des croisades, avec à sa tête, tout d'abord Godefroy de Bouillon, puis le roi Baudouin 1er.
Ces chevaliers illustrent les croisades qui débutèrent en 1096.
Sur le bouclier de St Sébastien, on peut lire l'inscription :
Au 1er plan, St Martin sur son cheval gris pommelé, en armure (il était soldat) et couronné de lauriers, tient un étendard aux armes de la ville d'Utrecht. C'est le saint patron de la ville d'Utrecht.
Le 2nd cavalier est St Georges, patron des chevaliers, qui aurait été officier dans l'armée romaine. Souvent représenté sur un cheval blanc, il est en armure, porte un bouclier et une bannière "d'argent à la croix de gueules" ("le gueule" signifie la couleur rouge). Cette bannière blanche à croix rouge, qui fut celle des croisés, est aussi celle du drapeau du royaume d'Angleterre.
Le 3ème chevalier est St Sébastien, qui fut soldat dans l'Antiquité romaine. Il tient la bannière du royaume de Jérusalem royaume chrétien créé lors des croisades, avec à sa tête, tout d'abord Godefroy de Bouillon, puis le roi Baudouin 1er.
Ces chevaliers illustrent les croisades qui débutèrent en 1096.
Sur le bouclier de St Sébastien, on peut lire l'inscription :
On peut également interpréter les différentes couleurs des 4 chevaux comme étant celles des 4 chevaux des cavaliers de l'Apocalypse, parmi lesquels une mule s'est glissée. Symbole de la monture des chefs pacifiques, elle apparaît comme un symbole de paix.
Le groupe comprend en arrière plan des souverains couronnés. On a cru pouvoir
en identifier certains (Saint Louis IX, Godefroy de Bouillon, Charlemagne),
mais sans certitude absolue.
Ils sont suivis sur le panneau à l'extrême
gauche par les justes Juges. Ce
panneau a été volé en 1934, c'et le peintre belge Jef Van der Veken qui fut
chargé d'en réaliser la copie peur de temps après.
On y voit 10 cavaliers parmi lesquels les
deux peintres Hubert et Jean se seraient représentés...Selon le peintre gantois Lucas de Heere (1534-1584), Jan Van Eyck se serait représenté sous les traits du 4eme cavalier habillé de noir, portant un collier de corail et regardant le spectateur.
En comparant les deux portraits, peu de similitudes apparaissent entre le visage du cavalier de noir vêtu et l'autoportrait "présumé" de Jan Van Eyck. La forme du visage et notamment, la mâchoire, le menton ainsi que les lèvres inférieures des deux portraits sont radicalement différents. (Personnellement et tout à fait entre parenthèse, je vois plus de similitudes entre ce portrait et celui de Philippe Le Bon, pour qui Jan van Eyck travaillait : avec notamment, même forme de lèvre infèrieure, même relâchement sous le menton...)
pour approfondir, dans un
extrait du livre : "Notice historique sur Antonello de Messine" ,
l'auteur, L. de Bast notifie ceci :

Un autre livre fait mention de ce panneau en 1952 dans le livre de J.Mouton (ça tombe plutôt bien étant donné le titre du tableau! ;))
"C’est à la justice dont les hommes ont faim et soif, à cette vertu dont l’Église a toujours rappelé qu'elle devait se trouver au centre même de la vie humaine, que les deux frères tinrent à rendre le plus éclatant témoignage." (Jean Mouton, Suite à la peinture, Paris, 1952 : «Hubert et Jean van Eyck, le retable de l'agneau », pp. 21-49).
A droite du panneau central : Ces deux panneaux repréntent des hommes à pied.

Juste à droite
du panneau central se trouvent les Ermites, qui ont renoncé au monde. Ils sont accompagnés par deux femmes : à gauche Sainte Marie Madeleine, tenant un pot, soit de onguent (pommade), avec lequel elle lava les pieds du Christ, soit d'arômates qui lui servit à embaumer le corps du Christ. A côté d'elle, sa soeur Marthe.
Au milieu d'eux se trouve Pierre (et non Bernard ou Thierry, rions un peu! ;)) avec sa longue barbe et sa croix brodée sur son habit (celle des croisés).
Petite parenthèse : durant les croisades, il y eut des chevaliers, "les croisés" mais se joignaient à eux les croisades "populaires", formées par des villageois embrigadés et guidés par des prêcheurs religieux tel que Pierre.

Au milieu d'eux se trouve Pierre (et non Bernard ou Thierry, rions un peu! ;)) avec sa longue barbe et sa croix brodée sur son habit (celle des croisés).
Petite parenthèse : durant les croisades, il y eut des chevaliers, "les croisés" mais se joignaient à eux les croisades "populaires", formées par des villageois embrigadés et guidés par des prêcheurs religieux tel que Pierre.
Sur le
panneau à l'extrême droite, les Pèlerins
sont menés par un très grand homme,
il s'agit de Saint Christophe, drapé
d'un manteau rouge. Il tient dans sa main droite un bourdon (le bâton du
pèlerin) et son autre main indique le chemin à suivre. Derrière lui se tient St
Jacques le Majeur, l'un des douze apôtres du Christ. Il était pêcheur, on le
reconnaît à son le chapeau de feutre à larges bords orné d'une coquille
Saint-Jacques. Il porte l'habit du pèlerin en référence au pèlerinage à St
Jacques de Compostelle.

Les panneaux supérieurs:
Le panneau central : il est divisé en 3 parties verticales.
En son centre
:trône Dieu le Père, couronné d'une tiare papale à bandelettes, blanche ornée de pierres précieuses.
Dans sa main gauche il tient le sceptre de cristal des empereurs, dont la transparence est
parfaitement rendue. Sa main droite est levée en signe de bénédiction. ses trois doigts levés signifient les 3 personnes en une seule nature : Si on suit une ligne verticale sous Dieu le père, nous trouvons la Sainte Colombe et l'Agneau Mystique : ainsi l'image du Père, du Saint Esprit et du Fils se superposent.
La tête de Dieu est entouré de " demi-cercles dorés où sont écrits en latin avec quelques caractères grecs, des mots le présentant comme Dieu Tout Puissant. Dieu est enveloppé d'un manteau rouge orné de bijoux. On peut lire sur l'écharpe dorée de son habit le mot "SABAWT" inscrit en perles. Le bas de riche son habit est également orné d'une inscription : "ANANX ANANXIN PEX PERV" .
La tête de Dieu est entouré de " demi-cercles dorés où sont écrits en latin avec quelques caractères grecs, des mots le présentant comme Dieu Tout Puissant. Dieu est enveloppé d'un manteau rouge orné de bijoux. On peut lire sur l'écharpe dorée de son habit le mot "SABAWT" inscrit en perles. Le bas de riche son habit est également orné d'une inscription : "ANANX ANANXIN PEX PERV" .
Le trône est recouvert d'un tissu tendu. on peut y voir les dessins d' un
rapace nourrissant de son sang ses petits, au dessus duquel est inscrit
"IHESVS XPS " parmi des feuilles de vigne et grappes de raisins.
Une couronne, emblême de la Toute Puissance, est posée aux pieds de Dieu; sur les marches du trône on peut lire : "VITA SINE MORTE IN CAPITE. IVVENTVS SINE SENECTVTE IN FRONTE. GAVDIVM SINE MERORE A DEXTRIS. SECVRITAS SINE TIMORE A SINISTRIS.+"
A gauche du panneau central: se trouve la Saint Vierge, tournée vers Dieu le Père. Elle est vêtue d'une
robe et d'un manteau bleus bordés de
dorure et pierres précieuses; Elle est
coiffée d'une couronne de pierres précieuses décorée de fleurs de lys blanches ,
de roses rouges et de brins de muguet au dessus de laquelle flottent 8 étoiles. Sa tête est auréolée de deux demi-cercles où
est inscrit :"HAEC
EST SPECIOSIOR SOLE. SUPER OMNEN STELLARUM DISPOSITIONEM LUCIDIOR.....SPECULUM
SINE MACULA".
De ses deux mains, elle
tient un livre ouvert qu'elle est en train de lire. Sa bouche entre ouverte
fait deviner au spectateur le murmure de ses paroles.
A droite du panneau central: Saint Jean Baptiste est tourné vers Dieu le Père. Jean
Baptiste est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus et l'a désigné comme
"l'agneau de Dieu". Sa représentation diffère
de celle de la vierge par son austérité : Ses cheveux longs et sa barbe épaisse et brune
lui donne une image sombre. Il a les
pieds nus.
Jean le Baptiste est le prophète qui annonça la venue de Jésus et l'a désigné comme "l'agneau de Dieu". Sa main gauche retient un livre sur ses genoux, sûrement celui de
l'Ancien Testament (tout comme la vierge lit sûrement le livre du Nouveau
Testament). Sa main droite, levée vers Dieu, désigne celui-ci. Il porte un ample manteau
vert bordé par des pierres précieuses. On aperçoit qu'il porte en dessous sa traditionnelle tunique en poils de chameau (Jean mena une vie d'ascèse (d'autérité) "caché dans le désert", "Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des
reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage", Matthieu3.4).
Le panneau
central supérieur est entouré par 4 panneaux, répartis deux par deux de chaque
côté des 3 figures centrales. Celles-ci sont entourées par les anges qui
chantent ou jouent des instruments. Aux extrémités droite et gauche de la
composition sont peints Adam et Eve.
Le panneau supérieur situé juste à gauche de celui de la vierge : représente les anges chanteurs (ou enfant de choeur chanteurs car ils n'ont pas d'ailes). Rassemblés autour d'un lutrin (petit
meuble pour poser un livre), les anges chantent. L'ouverture de leurs bouches et leurs expressions font deviner à quel registre appartient leur voix. Au 1er plan, l'ange bat la mesure de la main droite en même temps qu'il chante.
La réalisation de tous les détails peints sur ce panneaux est d'une grande exactitude, notamment la boiserie du lutrin, où est "sculpté" St Michel tuant le dragon.
Le panneau supérieur situé juste à droite de celui de St Jean Baptiste: représente les anges (ou enfants de choeur...) musiciens avec leurs instruments : un orgue, une vièle à archet et une harpe.
Aux
extrémités droite et gauche de la composition: sont peints Adam et Eve. Leurs figures rappellent le péché qui rendit nécessaire la
Rédemption (Dieu sauve les hommes de leurs pêchés). ils ont été peints dans des niches en trompe-l'oeil, réhaussés par deux niches en bas-relief représentant au dessus d'Adam, les sacrifices de Caïen et d'Abel : Abel sacrifie son 1er agneau à Dieu tandis qu'Abel, l'agriculteur, offre une partie de ses récoltes. Au dessus de Eve, on voit le meurtre d'Abel par son frère.
Merci :)
RépondreSupprimerCe tableau est magnifique. Je l'ai vu à Gand et j'ai un poster chez moi. il est rempli d'inspiration et de symbole! en outre il est incroyablement bien peint!!!
RépondreSupprimerMagnifique travail, merci.
RépondreSupprimerSuperbe peinture. Juste une precision il n'y a pas de rapace, mais un pélican, symbole du christ.
RépondreSupprimerMerci pour cette description détaillée de ce chef d'oœuvre
RépondreSupprimerquel magnifique travail !
RépondreSupprimermerci beaucoup !
Je viens d'écouter une conférence sur ce tableau je suis contente d'avoir pu encore approfondir ce qui nous a été dit grâce à vous. Merci. Dimanche soir sur Arte il y a eu un très bon documentaire sur cette même oeuvre. On a pu écouter les anges chanter grâce à une polyphonie d'hommes et un ange jouer de l'orgue grâce à une organiste. Le documentaire est toujours en replay.
RépondreSupprimerOn a du mal à croire que la peinture peut être si belle....
RépondreSupprimerIl y a des génie qui sont hors de leur temps , comment interpreter ce mystère que je ne veux atribuer à une divination? Ce serait trop facile et trop simple